lundi 2 novembre 2009

Les médias plus nocifs que la grippe A !

Chaque jour les médias québécois nous informent d'un nouveau décès d'enfant des suites de la grippe H1N1. En pleine campagne de vaccination, le gouvernement et les médias s'acharnent à nous prouver que la grippe tue et appellent l'ensemble de la population à se faire vacciner. Mais il semblerait que trop d'info tue l'info : cliniques bondées, doses insuffisantes... le virus vire à la paranoïa !

Depuis près d'un mois Yves Bolduc, le Ministre de la santé, et le Dr Alain Poirier, Directeur de la santé publique, clament à qui veut l'entendre que l'ensemble de la population doit se faire vacciner contre le virus H1N1, équivalent moderne de la Peste où le Choléra !

Pour faire face à la pandémie, le gouvernement du Canada a dès cet été effectué un ravitaillement massif : plus de 50,4 millions de doses de vaccin ont été commandées... Il va donc à présent falloir les écouler ! Je m'étonne tout de même de cette commande impressionnante destinée aux 33 739 900 personnes qui composent la population canadienne (selon le dernier recensement du 1er juillet 2009).

La campagne de vaccination a donc débuté le 26 octobre dernier avec les personnes "à risque" : enfants, personnes âgées ou souffrant de déficiences respiratoires et femmes enceintes. Le personnel hospitalier a également fait partie de cette première vague, tout à fait légitimement étant donné leur proximité avec les malades. Cependant, le personnel scolaire, en contact permanent avec les enfants, considérés comme "population à risque", n'a curieusement pas eu le droit à un traitement similaire...!

Personnellement contre la vaccination généralisée, j'adhère plutôt à la vaccination ciblée. Il est du devoir de chacun du faire ce qu'il faut pour échapper au virus et le gouvernement doit communiquer sur le sujet afin de sensibiliser la population sur ces petits gestes quotidiens "qui sauvent" : lavage de main régulier, éternuement dans la manche, etc.


Chaque année, la grippe "classique", issue de trois souches (H1N1, H3N2 et type B), fait de nombreuses victimes, donnant parfois lieu à des dénouements tout aussi tragiques que le H1N1. Dans le monde entier, on recense actuellement plus de 5 000 morts liées à la grippe A, soit 10% du nombre total de victimes potentielles de la grippe saisonnière qui entraine entre 250 000 et 500 000 décès chaque année*. Il ne faut pas minimiser le phénomène, mais juste admettre les proportions démesurées qu'il est en train de prendre, conduisant peu à peu la population à la psychose !

Le gouvernement n'est pas le seul à blâmer ! Les médias sont également responsables de cette obsession. Certes, ils ne font que relayer l'information fournie par les autorités gouvernementales, mais de quelle façon...! Avant même le 26 octobre, l'ensemble de la profession dédiait l'intégralité de ses bulletins d'information à la grippe H1N1. Les présentateurs commentaient les derniers rebondissements de la maladie devant un écran arborant d'énormes caractères "H1N1". Nouvelles morts, accélération de l'épidémie, débat sur la vaccination... ces thèmes occupent désormais l'ensemble des conversations à tous les niveaux de la société.

Afin de ne pas adhérer à la psychose, j'avais décidé de garder une certaine distance avec les médias sur ce sujet. Pourtant, un soir je me suis surprise à regarder le "Télé journal" et à me faire "happer" par ce tourbillon infernal, qui m'a finalement convaincu que nous allions tous mourir et qu'aucun de nous ne passerait l'hiver !

Je comprends maintenant beaucoup mieux l'angoisse des citoyens canadiens qui se ruent dans les centres hospitaliers, faisant "la ligne" pendant des heures, pour se faire vacciner. Les journaux nous montrent des personnes paniquées qui ne comprennent pas pourquoi elles ne peuvent recevoir leur dose de vaccination. Car les médias et le gouvernement ne semblent pas avoir mesuré la portée de leurs actes : la "sensibilisation" de la population a été telle que les gens imaginent une mort imminente s'ils ne se font pas vacciner !


Ainsi, depuis quelques jours, les centres hospitaliers se sont vus contraints de refuser les patients dès 11h30 le matin, car leur capacité d'accueil était atteinte ! Aujourd'hui, les hôpitaux sont carrément en rupture de stock du vaccin, car seule une petite partie de la commande a pour l'instant été livrée. Le gouvernement estime que d'ici huit semaines l'ensemble de la population aura eu accès à la vaccination. Mais si, comme le dit Yves Bolduc, le virus est si virulent, peut-on se permettre un délai d'attente si important ? Et face à un virus en constante mutation, le vaccin ne fait-il finalement pas office de placebo ? Rien ne nous garanti qu'il sera valable face à la prochaine évolution du virus ?! Réduisant alors à néant l'utilité de la vaccination !

Le gouvernement devrait donc songer à de nouvelles mesures afin d'augmenter la cadence de vaccination, en distribuant par exemple le vaccin dans le commerce, permettant aux médecins de vacciner leurs patients et même leur entourage.

Alors que la crise est désormais financière et sanitaire, seul la société GSK, à l'origine du vaccin, semble tirer son épingle du jeu et réalisera surement cette année les meilleurs bénéfices de toute son histoire !

L'image met en scène Jean Charest, le Premier Ministre du Québec, en train de vacciner la population dans un supermarché type Wall-Mart.

*Ces chiffres sont issus des sites de l'OMS et du Worldometers qui recense toutes les statistiques mondiales en temps réel.

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