vendredi 27 novembre 2009

Recherche d'emploi à Montréal

Ça y est! Au bout de deux mois et demi de recherches intensives, j'ai enfin trouvé un travail. Un job qui me plaît, dans une entreprise qui me plaît! Premier jour: lundi prochain! Plus que deux petits jours de vie de chômeuse devant moi... L'occasion de faire un point sur mon parcours en tant que chercheuse d'emploi au Québec.

Quand on arrive dans un pays qui n'est pas le sien, on débarque avec tous ses repères issus de sa terre étrangère. Il faut se faire violence pour laisser ses références de côté et embrasser celles du pays qui nous accueille... Cela commence par l'adaptation de son CV!

Étape 1 : adapter son CV
Alors qu'en France, lorsque vous êtes jeune actif, je dirai même plus "jeune diplômé", on vous conseille fortement de faire tenir votre CV sur une seule page, au Québec c'est tout l'inverse! L'expérience professionnelle a une telle importance aux yeux des recruteurs qu'il est fortement recommandé de détailler cette partie au maximum, sans dépasser les deux pages. Voilà une première idée reçue réduite à néant! Ensuite, la formation généralement située en début de Curriculum en France, se retrouve au dernier rang du CV québécois, démontrant une nouvelle fois l'importance accordée à la vie professionnelle. Enfin, dernière particularité : les ressources humaines consultant rarement les lettres de motivation (appelées ici "lettres de présentation") jointes au CV, il est préconisé d'insérer dans ce dernier un petit paragraphe de présentation. Malin, non?!

Bien qu'aillant correctement adapté mon CV au format québécois, j'ai commis une erreur importante en conservant mon adresse mail en ".fr". Persuadée que les gens comprendraient que je suis française en se référant à mon parcours scolaire, je n'ai pas jugé nécessaire, dans les premiers temps, de changer mon adresse mail. Dans la mesure où tout le monde sait qu'on peut consulter son adresse partout dans le monde, l'exercice ne me paraissait pas indispensable... Pourtant les personnes semblaient confuses : "Elle n'est pas encore arrivée au Québec?" "Elle repart bientôt pour la France?" Bref...! Mettre une adresse en ".com" évite ce genre de problématique !


Étape 2 : se préparer à l'entretien
Si l'entretien français est stressant, l'entrevue québécoise se veut détendue. En France on assiste souvent à une sorte de bras de fer entre le recruteur qui fait tout pour vous déstabiliser et vous tester et un candidat qui se demande toujours s'il en fait trop ou pas assez. Lors de mon premier entretien ici, je suis arrivée en tailleur-pantalon, la tenue de camouflage idéale pour ce type "d'examen". L'un des dirigeants de la société m'accueille en bermuda et chemisette et se présente en ce termes : "Salut, moi c'est Marc-André*!" Bien qu'on se trouve dans une agence de publicité, milieu réputé pour son ambiance décontractée, je reste tout de même surprise... J'ai pu observer par la suite, lors de mes différents entretiens, que la personne en face de vous cherche surtout à savoir qui vous êtes et à vous mettre à l'aise plutôt que l'inverse. Une discussion "sereine" et sans langue de bois!


Lors de mon second entretien, au bout de 20 minutes, le directeur que je rencontre me dit que je ne colle pas exactement au profil qu'il recherche. Il passe ensuite trois quart d'heure avec moi pour m'expliquer comment optimiser mes recherches d'emploi et mener un entretien. En France, le candidat va plutôt acquiescer à ce que lui dit le recruteur. Si ce dernier lui explique les raisons de son refus et qu'il s'agit d'arguments valables, le candidat n'a pas vraiment son mot à dire. Au Québec, le candidat doit montrer que, même s'il ne sait pas faire quelque chose, il faut lui laisser sa chance de vous prouver ses capacités. Dire qu'on apprend vite. Proposer de travailler pendant plusieurs mois quasi-gratuitement pour montrer de quoi on est capable. Si on vous dit non il faut dire "Non. Mais..." Ne jamais se taire et encaisser, mais plutôt mener un combat où le KO n'est pas une option!


Étape 3 : la relance téléphonique
Heureusement, je n'ai pas vraiment eu besoin de passer par cette étape... Au moment où je commençais les relances téléphones pour les postes auxquels j'avais postulé, l'entretien "à l'issue favorable" est entré en scène... L'idée est qu'au Québec il faut harceler l'employeur pour obtenir un entretien. Les gens qui ne le font pas sont quelque part pénalisés par rapport aux autres qui oseront passer par cette étape... Toujours dans l'esprit "je vais vous prouver que je mérite cette place", une fois que le candidat a envoyé sa candidature, il doit rappeler régulièrement pour savoir où en est le recrutement et démontrer sa motivation. L'objectif ne consiste pas à harceler purement et simplement le recruteur, mais plutôt à le faire céder à la requête "même si je ne correspond pas à ce poste, rencontrons-nous et vous verrez que je suis un bon élément qui sera parfait pour votre entreprise". Une fois que l'entretien est décroché, c'est au candidat de faire ses preuves (retour à l'étape 2...).


Dans l'ensemble du processus d'embauche, en France comme au Québec, montrer sa motivation et un réel optimisme face au recruteur est un outil efficace. Le plus difficile est de ne pas se démotiver durant ses recherches. Ne jamais perdre l'espoir qu'un recruteur vous attend quelque part... à vous de faire en sorte que cette attente prenne fin au plus vite!

*Les noms ont volontairement été changés...!

Ci-dessous quelques sites qui ont fait parti de mon quotidien pendant un certain temps...!
www.infopressejobs.com
www.isarta.com
www.grenier.qc.ca



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